GP de Chine 2010

les caractéristiques:

Le Circuit International de Shanghai est impressionnant. Les structures sont remarquables et quelque peu sur-dimensionnées, même si l’on ne voit pas cet aspect quand on est dans la voiture.

Le tracé est très technique et il est nécessaire de pouvoir compter sur une voiture performante à la fois dans les virages lents et rapides. Une bonne vitesse de pointe et une bonne stabilité des freins sont aussi très importantes. Trouver la mise au point idéale est par conséquent relativement difficile et il faut faire souvent réaliser des compromis sur l’équilibre aérodynamique. Ainsi, la plupart des monoplaces préféreront avoir plus d’appuis et sacrifieront la vitesse de pointe en ligne droite.

Le début du tour présente un réel défi technique car c’est un cercle complet. Je trouve cette partie difficile car le virage est si long et rétréci qu’on ne peut pas voir la corde. La longueur du virage nous oblige à freiner de manière progressive afin d’être aussi rapide que possible. On y souffre aussi de sous-virage et on peut perdre sa trajectoire en prenant trop large pour le deuxième virage.

Le circuit présente ensuite plusieurs virages rapides de suite tels que les virages sept et huit. Il s’agit d’un enchaînement ; il est par conséquent important d’avoir une bonne trajectoire à la sortie du virage sept afin d’être idéalement placé pour aborder le virage huit. Votre trajectoire peut changer quelque peu dans le virage sept, cela dépend du sous-virage rencontré, mais la plupart des voitures prendront la même trajectoire dans cette partie.

Les virages 11 et 12 sont des virages lents mais la sortie du virage 12 est assez difficile. Il faut accélérer tôt car le virage s’ouvre sur le 13, assez relevé, et qui amène à la longue ligne droite. Il faut faire attention à ne pas se faire piéger par le survirage dans le virage 12 mais une fois qu’on accélère, on ne lève plus le pied. Il y a souvent du sous-virage dans le virage 13 et la vitesse peut vraiment souffrir à l’entrée de la ligne droite. Celle-ci est très longue et on en profite pour faire des ajustements sur le volant ou pour parler par radio.

L’épingle du virage 14 présente une bonne opportunité de dépassement, c’est également la zone de freinage la plus importante du tour. On essaie toujours de freiner le plus tardivement possible et il faut faire attention de ne pas bloquer une roue car cela pourrait coûter pas mal de temps. C’est un virage ardu et il est difficile de trouver le point de freinage optimal tout au long du Grand Prix.

Le dernier virage, le virage 16, a l’air simple, mais on peut facilement y commettre une erreur et perdre du temps. Il faut accélérer très tôt mais il y a une petite bosse au milieu, ce qui le rend plus difficile encore.

Mac Laren :
Un doublé pour la marque allemande ! le premier de la saison. L’ordre des pilotes n’est en revanche pas conforme aux prédictions partisanes d’avant saison puisque c’est Button qui devance Lewis. Course très différente des deux pilotes, l’un (Button) surnageant plus ou moins, récompensé pour sa régularité et son audace et l’autre pleine de furie et d’attaque. Sur la piste, dans les stands, partout. Revenu de nul part, Lewis a de nouveau enflammé la course et termine derrière un Button qui a amplement mérité sa victoire. Si le niveau de compétitivité de leur monture se maintient, ces deux là risquent de faire mal tout au long de l’année !

Mercedes :
Ouille ouille ouille que les affaires sont dures pour Shumacher. Il n’est pratiquement nul part quand sont équipier monte sur la troisième marche du podium à l’issue d’une très belle course où il n’a pas su éviter tous les pièges tout de même. Il n’empêche que le jeune Allemand semble s’être tellement mieux adapté à sa voiture que l’ »ancien », il donne vraiment l’impression soit d’être un excellentissime pilote, soit que Shumacher n’est pas à sa place dans cette voiture. Je suis certain que la vérité est entre les deux.

Ferrari :
Un peu comme chez Mercedes, l’un brille et impressionne : Alonso et l’autre semble complètement aux quetsches, ne parvenant ni à se maintenir lors des bagarres, ni à prendre des positions quand cela semble à sa portée. Le taureau des Asturies enfonce même le clou en humiliant Massa dans l’entrée des stands où il lui vole la politesse et oblige le Brésilien à poireauter derrière… ça s’appelle soit de l’incorrection soit de la domination psychologique, selon son humeur. Je tiens aussi à souligner que Massa a reproduit la faute qui avait valu tant de mépris et de critiques à Hamilton en pareilles circonstances lors des sa sortie dans la bac à gravier, pneus morts, à l’entrée des stands chinois.

Renault :
Et oui, les Renault impressionnent toujours autant cette année. Jamais en mesure d’être aux avants postes, elles sont pourtant tout à fait constantes et capables de se maintenir aux alentour des 5-8 èmes places. Kubica, à la manière d’un Button ne fait pas de vagues mais emmène sont auto à une très belle 5ème place alors que Petrov montre de nouveau tout son talent en ralliant l’arrivée à une 7ème place qu’il a réussit à maintenir malgré une boulette commise. Personne ne lui en voudra, il fait tellement mieux que ses prédécesseurs dans les second baquet d’une Renault…

Red Bull :
Sur le papier et sur le sec, les Red Bull auraient du être devant, les qualifications l’avaient démontré. Mais voilà, la course, c’est autre chose et les circonstances ont fait que les pilotes de l’écurie au Taureau Rouge ont eu toutes les peines du monde à occuper les première places. Vettel ne doit pas encore s’être remis de la claque que lui à mis Hamilton en dépassant Sutil et lui, dans le même temps. Dur. Quand à Webber, un peu à la ramasse tout le long, il parvient tout de même à occuper une belle 8ème place. Lui non plus ne s’est pas fait un ami quand Hamilton l’a obligé d’un petit coup de roue bien placé à sortir très très large… c’est de bonne guerre car l’Australien s’est si souvent distingué dans les manœuvres de dépassement ( et pas dans le bon sens ) qu’il ne saurait en prendre ombrage.

Force India :
Elle est au niveau et se place comme une réelle concurrente aux Renault. Cette Force India étonne et montre course après course sa compétitivité et son sérieux. Liuzzi responsable de l’accrochage du départ n’a pu défendre sa chance, mais Sutil a fait du bon travail en luttant sans cesse avec des voitures/pilotes, souvent plus forts que lui sur le papier.

Williams :
Aucune des deux autos dans les points, c’est assez compréhensible, elles n’ont pas encore le niveau de se trouver en mesure de marquer à chaque course. Toutefois, le jeune Hulkenberg et le vieux Barrichello s’en occupent suffisamment bien pour que l’écurie anglaise garde la tête haute. Et puis au moins, dans ce duo/duel, c’est bien l’ancien qui tient le jeunot en respect.

Toro Rosso :
Buemi la poisse se prend Liuzzi sur le nez au premier virage et s’en est fait des ses espoirs. C’était donc à Alguesuari de faire le job, et il l’a fait ! Plus le temps passe et plus le gamin espagnol prend de l’envergure. Beau travail.

De l'exploit au pilote du week-end, en passant par le moment clef de la course, la sortie de piste, la statistique marquante ou la déclaration cinglante, retrouvez en un coup d'oeil tout ce qu'il faut retenir du Grand Prix de Chine couru dimanche à Shanghaï. Un quatrième acte de la saison qui a vu Jenson Button remporter un deuxième succès et McLaren prendre les commandes du championnat.

MOMENT CLÉ : 2e tour
La pluie a joué un rôle prépondérant dans la victoire de Jenson Button tout comme dans le podium de Nico Rosberg. Car les deux hommes, comme Robert Kubica et Vitaly Petrov, les deux pilotes Renault, ont choisi de ne pas repasser par les stands au 2e tour de la course contrairement à une majorité de pilotes. Ces quatre-là ont donc totalement compensé une qualification moyenne ou un départ manqué en poursuivant avec des pneus slicks malgré des conditions particulièrement délicates. Ils ont bien fait. Car avec un passage de moins par la case stand, cela leur a offert un avantage d'une vingtaine de secondes...

A ces 20 secondes, il convient d'ajouter la pagaille dans les stands avec parfois deux monoplaces à gérer en même temps ainsi que le fait de repartir en peloton, ce qui implique de la bagarre et une vision moins bonne par temps de pluie. Du coup, cette avance a même grimpé jusqu'à une cinquantaine de secondes au 22e tour. Une avance réduite à néant par l'entrée en piste de la voiture de sécurité. Cela a eu plus de conséquences pour Kubica et Petrov finalement 5e et 7e, ou encore pour Rosberg, victime du retour de Lewis Hamilton, que pour Jenson Button qui, malgré une sortie de piste en fin de course, remporte son deuxième succès de la saison.

L'EXPLOIT : Vitaly Petrov
Vitaly Petrov attendait avec impatience de pouvoir transformer en points ses débuts prometteurs en F1. Le Russe, que les mauvaises langues annonçaient pas au niveau, a rapidement montré qu'il possède un sacré coup de volant. Un début prometteur à Bahreïn avec un départ canon, une belle passe d'armes avec Lewis Hamilton en Malaisie mais trois abandons à la clé. Il a donc mis fin à cette série en se classant à la 7e place du Grand Prix de Chine. 6 points qui font évidemment son bonheur. Placé dans le bon paquet (ceux qui n'ont pas chaussé les intermédiaires), il a prouvé malgré la piste trempée qu'il pouvait tenir un très gros rythme. Et finalement, à une erreur près, un bon 720 degrés bien rattrapé qui a malgré tout permis à Fernando Alonso et Sebastian Vettel qui revenaient comme des bombes de passer, cela aura été un dimanche parfait.

DANS LE BAQUET DE : Michael Schumacher
Michael Schumacher n'aura sans doute pas vécu deux courses comme celle-là. Un véritable calvaire pour le Baron rouge qui, à ses grandes heures, volait sur l'eau... Cette fois, il a conservé les bons réflexes en anticipant deux arrêts un tour avant les autres. Pour le reste, il a fait ce qu'il a pu. Lewis Hamilton (McLaren) l'a doublé deux fois en piste, Sebastian Vettel (Red Bull) l'a lui aussi déposé tout comme Adrian Sutil (Force India), Vitaly Petrov (Renault) et même Felipe Massa (Ferrari), pourtant pas vraiment à son aise, en toute fin de course. Norbert Haug, patron de Mercedes, a expliqué après coup que sa monoplace ne fonctionnait pas correctement tandis que Schumi a, lui, reconnu avoir eu beaucoup de mal avec les gommes intermédiaires. Heureusement pour Mercedes, Nico Rosberg, qui devait prendre la leçon toute la saison, a de nouveau terminé sur le podium et pointe à la deuxième place du classement avec 50 points contre 10 à un Schumacher qui tarde à trouver le bon rythme.

LA SORTIE DE PISTE : Red Bull
Après les décevants scenario de Sakhir et de Melbourne, l'écurie Red Bull est repartie frustrée de Shanghai. Un an après avoir décroché sa première victoire en Chine, le taureau rouge a déchanté dimanche, malgré une séance de qualifications idéale la veille. Lancées de la première ligne mais victimes ou coupables de mauvais choix pneumatiques tandis que la météo évoluait, les monoplaces de Sebastian Vettel et Mark Webber ont finalement coupé la ligne d'arrivée en 6e et 8e positions, pour seulement 8 et 4 points récoltés. "Je pense que c'était une course chaotique et cette sixième place pourrait nous coûter cher. Nos principaux concurrents ont fini devant, alors ce n'est pas bon", déplorait le jeune Allemand à l'issue du Grand Prix. Une analyse nuancée par son patron Christian Horner: "Sixième et huitième ce n'est évidemment pas le résultat que nous attendions en partant un et deux. Mais les conditions climatiques étaient tellement aléatoires que ces points sont malgré tout importants. Ce n'est pas souvent que vous pouvez remporter des courses comme celle-là. En partant un et deux, on a plus à perdre qu'à gagner."

LA STAT : 5
Fernando Alonso a vécu une course mouvementée. Et le voir terminer à la 4e place relève du petit miracle. Trop impatient, il a commis une erreur en volant le départ. Stoppé par la patrouille, cela lui a valu un drive through au 5e tour. Or, il était déjà passé au stand pour passer des intermédiaires au 3e tour. Si bien que la piste s'asséchant, il en était déjà à 3 arrêts au tour 6 ! Pour le reste, il a fait comme les autres en changeant de gommes avec le retour de la pluie au 19e tour puis au 38e. Des arrêts à la pelle qui ont grandement conditionné sa performance d'ensemble. Il a ensuite attaqué comme un fou et même passé Felipe Massa dans la voie d'entrée des stands après une légère glissade de son coéquipier pour finalement terminer à une méritoire 4e place à 13 secondes du vainqueur. Très solide...

LA PHRASE : "Je peux dire que je fais vraiment partie de l'équipe", dixit Jenson Button
Comme en Australie, où il triompha sous la pluie après s'être risqué à un coup de poker pneumatique bien senti, Jenson Button a eu le nez creux, ce week-end en Chine, pour s'adjuger sa deuxième victoire de la saison et ainsi hériter des commandes du classement général. Un bilan forcément flatteur après quatre Grands Prix seulement courus sous la bannière de McLaren qui confirme l'adaptation éclair du champion du monde à son nouveau team. "Mes premiers mois au sein de l'équipe peuvent être qualifiés d'extraordinaires, et je me sens pleinement intégré maintenant, savourait l'intéressé après coup en conférence de presse. C'est vraiment une victoire spéciale, un grand résultat pour tout le team. Et désormais, je peux dire que je fais vraiment partie de l'équipe." Lewis Hamilton lui ayant emboité le pas sur le podium, McLaren a du reste pu célébrer son premier doublé depuis le Grand Prix d'Italie 2007. Le gage d'une grande saison ?