Donc, Rossi a réussi. Après deux ans de disette, il a conquis un huitième titre de champion du monde, trois courses avant la fin de la saison. On se réjouit de la performance de l’Italien, qui a également battu le record de Giacomo Agostini en ce qui concerne le nombre de victoires en catégorie reine. Il a su rebondir après une année 2007 difficile ponctuée de problèmes personnels et fiscaux, a décidé de changer de manufacturier de pneus et, finalement, cela lui a souri.
Le Grand Prix que l’on a préféré cette saison, c’est bien sûr le Grand Prix des Etats-Unis, qui a aussi été le tournant de la saison. Une lutte intense entre Stoner et Rossi, des dépassements périlleux mais un final un peu avorté, lorsque Stoner, sous pression, chute et laisse Rossi filer vers la victoire. On admirera la belle remontée de l’Australien au championnat après une première moitié de saison décevante mais on regrettera ses trois chutes consécutives à Laguna Seca, Brno et Misano, qui ont permis à Rossi de gagner avec une avance considérable.
De la saison 2008, on retiendra évidemment le sacre de Mike di Meglio en 125cc. Huit ans après Arnaud Vincent, un Français s’impose dans cette catégorie, et ce de belle manière. Il est sacré deux courses avant la fin et, après une saison 2007 difficile, il a aussi bien rebondi en s’imposant notamment au Mans et en résistant bien à la pression de Gabor Talmacsi et de Simone Corsi, et en ne commettant qu’une seule erreur, sa chute à Misano.
Enfin, ce qu’on regrettera de cette saison 2008, c’est l’abolition de la concurrence entre manufacturiers de pneus pour la saison 2009. La décision couvait depuis l’année dernière et le départ de Rossi de chez Michelin, pour rejoindre le clan Bridgestone. La désertion de Dani Pedrosa en plein milieu de la saison n’a sûrement pas aidé. Michelin n’a donc pas répondu à l’appel d’offre et laisse Bridgestone équiper l’ensemble du plateau. Le MotoGP était la seule discipline reine qui résistait au monomarque et on trouve dommage qu’un élément de compétition disparaisse purement et simplement et que Michelin, présent en moto depuis 36 ans, ne soit pas de la partie l’année prochaine. Allez, la compétition continue quand même et on espère pour 2009 une bagarre à plusieurs jusqu’au bout, entre Stoner, Rossi, Pedrosa et Lorenzo, qui aura certainement appris de ses erreurs.