Pour un profit plus commercial et rentable, la F1 se mondialise.
Bernie Ecclestone a proposé que les Grands Prix de France et de Grande-Bretagne alternent une année sur deux dans l’espoir de pouvoir glisser une course de plus dans le calendrier. Les Anglais ont déjà fait savoir qu’ils s’opposaient à ce projet. Et les Français ?
Le GP France un an sur deux ?
Depuis quelques saisons, le championnat du Monde de Formule 1 a pris l’habitude de déplacer son centre de gravité, traditionnellement européen, vers les nations émergentes asiatiques. Après la Chine, la Malaisie, c’est au tour de l’Inde de frapper à la porte du championnat du monde. Et pour caser un nouveau rendez-vous dans un calendrier qui n’est pas extensible à l’infini, Bernie Ecclestone a trouvé une solution : faire alterner une année sur deux les Grands Prix de France et de Grande-Bretagne à partir de 2010. Dans un entretien accordé à l’agence Bloomberg, le responsable de la commercialisation de la F1 a été plutôt expéditif à ce sujet : «Les organisateurs français en seraient ravis. Pour ce qui concerne la course britannique, je ne sais pas ce qu'ils veulent et je ne suis pas certain qu'ils le savent eux-mêmes.»
Les Anglais disent non
Déjà adoptée pour le Grand Prix d’Allemagne et d’Europe, cette tournante n’est pas du goût des Anglais qui ont vivement réagi à cette annonce. Le BRDC (British Racing Driver’s Club), organisateur du Grand Prix de Grande-Bretagne, s’est opposé à tout compromis : «Nous avons répondu que nous n’étions pas d’accord, nous ne voyons pas comment l’organisation d’un grand prix une année sur deux pourrait fonctionner financièrement.» La Fédération française des sports automobile, qui a du mal à rentabiliser l’évènement chaque année, n’a toujours pas souhaité réagir à cette annonce. Mais au-delà de cette polémique se pose le problème de l’attrait du Vieux Continent pour la Formule 1. Représentant 70% du calendrier il y a encore une dizaine d’années, la part des courses en Europe chutera à 50% en 2007.Face à la logique implacable des nouveaux marchés émergeants, les nouveaux El Dorado de la discipline, on voit mal comment les nations européennes pourraient inverser la tendance à moyen terme