Coupe d'Europe des Nations qualifs.

Un but a suffi. Grâce à une inspiration personnelle de Nicolas Anelka, l'équipe de France s'est imposée en Lituanie, samedi, à Kaunas (0-1). L'attaquant de Bolton, de loin le meilleur tricolore, a fait trembler les filets baltes à la 74e minute de jeu d'une frappe précise au ras du poteau droit. Il permet aux Bleus de conserver la tête du groupe B à l'issue, pourtant, de leur plus mauvais match depuis la Coupe du Monde. Dans l'après-midi, l'Ecosse a dominé la Géorgie (2-1) et l'Ukraine s'est imposée aux Iles Féroë. Le film du match.

Une victoire heureuse. Sans une inspiration du buteur des Wanderers, l'équipe de France aurait perdu deux points sur la pelouse d'une formation accrocheuse mais limitée techniquement. Bien sûr, comme pour le Mondial, la qualification pour l'Euro 2008, si elle est effective, fera oublier la qualité des matches et l'absence de fond de jeu. Mais que les Tricolores furent tristes et sans inspiration, inquiétants dans tous les secteurs de jeu, d'une défense étonnamment fébrile à une attaque rarement mise dans le sens de la marche.

Une mi-temps pour rien

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Nico, tel Zorro
Mais quelle mouche avait piqué l'équipe de France en première période ? Sans doute celle de la tsé-tsé... On pensait que les Bleus avaient touché le fond au niveau de l'expression collective face à l'Argentine. Fausse route. Contre la faible équipe lituanienne, battue à domicile par l'Ecosse, faut-il le rappeler, les protégés de Raymond Domenech ont offert 45 premières minutes d'une insupportable médiocrité. Bien sûr, l'entourage des Tricolores ergotera à loisir sur la valeur de l'adversaire, auteur d'un nul (1-1) face à l'Italie championne du monde (mais qui venait tout juste de sortir de discothèque). On évoquera les absences de quelques cadres, Patrick Vieira et Thierry Henry en tête, l'état de la pelouse, l'ambiance champêtre, l'arbitrage, le calendrier ou encore le réchauffement climatique...

Les vingt premières minutes étaient ainsi jouées sur un rythme de sénateur. Le schéma de jeu choisi par Raymond Domenech, un 4-3-3 digne d'Aimé Jacquet avec trois milieux défensifs, n'augurait pas, il est vrai, un feu d'artifice offensif mais une profonde léthargie semblait avoir frappée les Bleus, à l'image du duo lyonnais Sidney Govou - Florent Malouda, censé animer les couloirs mais totalement incapables d'accélérer le jeu. Seul Nicolas Anelka, déjà, par ses décrochages et ses contrôles de balle, mettait la défense lituanienne en difficulté. La première occasion était néanmoins en faveur des Baltes.

L'attaquant de Bologne, Danilevicius, tentait, sans réussite, sa chance de plus de 25 mètres (11e). Au fil des minutes, le diesel tricolore montait un peu en régime. Nicolas Anelka se procurait même une belle opportunité en reprenant en pivot un ballon qui trainait dans la surface de réparation lituanienne. Karcemarskas se détendait parfaitement et écartait le danger (25e). Anelka cadrait un nouveau tir du gauche dix minutes plus tard mais le portier balte était encore sur la trajectoire (34e). L'ennuyeux spectacle se terminait néanmoins sur une frayeur bleue. Au terme d'un beau mouvement collectif, Stankevicius centrait habilement pour Poskus mais Willy Sagnol contrait du bout du pied la tentative de ce dernier.

L'éclair de Nico

La seconde période débutait avec les mêmes acteurs comme si Raymond Domenech était satisfait du comportement de ses troupes. Aux mêmes maux, les mêmes résultats et une semblable impuissance à se procurer de réelles occasions franches. De nouveau, les Baltes en profitaient pour inquiéter Grégory Coupet. En contre, Savenas était à la conclusion d'un joli mouvement offensif mais manquait sa reprise de la tête (56e). Un avertissement qui avait le don de réveiller enfin les vice-champions du monde. Sidney Govou s'infiltrait dans la défense lituanienne et centrait en retrait. Florent Malouda laissait passer le ballon pour Nicolas Anelka qui frappait au-dessus de la barre transversale (62e).

Le jeu s'emballait enfin. Une frappe non cadrée de Lassana Diarra (68e) succédait ainsi à une audacieuse tentative de lob de Klimavicius (66e). Peut-être fatigué de ne pas recevoir de bons ballons, Nicolas Anelka prenait les choses en main. Il accélérait aux vingt mètres, se décalait sur son pied droit et d'une frappe chirurgicale ouvrait la marque (0-1, 74e). Le plus dur était fait. Mais comme décidément rien ne devait être facilement acquis lors de ce match, la France souffrait pour conserver ce résultat assez heureux vu les circonstances et c'était avec une certaine réussite que les Bleus s'imposaient. L'essentiel est là, certes, avec cette victoire mais à force de se contenter de peu, l'équipe de France pourrait connaître de graves désillusions.