Bide n’est pas vraiment le mot. Désastre, catastrophe, plongée en enfer seraient plus approprié. Alors, oui, et ce n’est pas nouveau, Williams n’est plus Williams. L’époque des titres parait si lointaine, le dernier datant de 1997 et Jacques Villeneuve. Il y avait bien eu un début de résurrection en 2003, où le duo de « tête de noeud », Ralf et Montoya, avait réussi à ne pas être champion alors que la FW25-BMW était sans doute la meilleure F1 de la saison. Aujourd’hui, l’écurie admet avoir perdu gros à cette époque, d’autant que cela a découragé BMW, parti racheter Sauber, avant de jeter l’éponge. Pendant ce temps, Williams a chuté dans la hiérarchie. 4e en 2004, 5e en 2005, 8e en 2006.
Seul Nico Rosberg, dont on ne connaît pas encore la réele valeur par rapport à des Alonso, Hamilton ou Vettel, a ramené Williams sur le devant de la scène : 4e en 2007. Ensuite, plus rien n’y a fait. Rosberg est parti chez Mercedes, Hülkenberg est arrivé sans avoir le droit à une seconde chance. 2010 a pourtant été la meilleure saison de Williams depuis 2008, avec Hülk et le vétéran Barrichello, surprenant l’an passé avec 47 points. On espérait que la vapeur se soit inversée. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut qu’aimer Williams ou tout du moins la respecter. Parce que Sir Frank williams est un personnage hors du commun qui force l’admiration, depuis qu’il est cloué dans une chaise roulante. C’était en 1986. Voilà 25 ans que cet homme diminué continue à diriger son écurie. Même s’il se déplace de moins en moins sur les courses, il passe toujours Noël au bureau et reste des journées entières, dans son motor-home, enfermé dans ce corps meurtri. Homme de combat, il continue le sien, pour son écurie qu’il ne lâchera jamais.
Que cette saison 2011 doit le faire souffrir. 4 petits points et une neuvième place chez les constructeurs derrière Force India et Toro Rosso. Il faut remonter à 1977 et 1976 pour voir une moisson aussi maigre. Et encore Williams n’avait alors disputé que 1 et 2 grands prix. Bref, c’est la pire saison de l’histoire d’une écurie 9 fois championne du monde. Même Barrichello n’y peut rien. Du coup, il semble, cette fois, accusé le poids des années. Son équipier, Pastor Maldonado, qui apporte le soutien financier du Vénézuela, fait ce qu’il peut. Il va très vite (il a battu 5 fois Barrichello en qualifications en 11 GP) mais n’arrive à rien en course. Barrichello y mène 10 à 1 !
Comment Williams pense s’en sortir ? Entrée en bourse ? Perso, je n’ai rien compris au but recherché. Enfin, si, lever de l’argent, mais me demandez pas comment. En plus, visiblement, ca ne marche pas. Sinon, Sam Michael va s’en aller. L’Australien a toujours été très critiqué, notamment par les pilotes qui le décrivent comme borné (comme Patrick Head) mais surtout extrêmement politique. Techniquement, c’est sûr, la FW33 est un échec, pire, elle est selon d’autres ingénieurs un non-sens complet. Avec des prises de risque rimant à pas grand chose. Michael s’en ira après la Corée. Pour le remplacer, Williams fait appel à… Mike Coughlan, ex-Lotus, Arrows, Tyrrell, McLaren, impliqué dans le SpyGate, affaire d’espionnage de Ferrari par McLaren. Il jure de vouloir laver son nom, mais ne constitue en rien le sang neuf dont cette écurie vieillote a besoin. Coughlan n’est-il pas franchement dépassé ? Williams aura aussi besoin de faire les bons choix, niveau pilote. Ils ont tout loupé depuis 10 ans : les Räikkönen, Alonso, Vettel, Hamilton… La seule pépite qu’ils avaient, Rosberg, ils n’ont pas réussi à la retenir. Barrichello/Maldonado : impossible d’espérer affronter les Button/Hamilton ou Vettel/Webber ! Ca ne tient pas la route. Seul espoir pour Williams, la signature d’un deal moteur avec Renault, 14 ans après. Sera-ce suffisant ? Forte à craindre que non.
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Sam 13 Aoû - 4:47