Craig Pollock était à Budapest pour assister au Grand Prix de Hongrie, mais surtout pour rencontrer de possibles clients intéressés par son projet de moteur, destiné à la F1.
Il a fait le point sur sa structure PURE (propulsion universelle et récupération d'énergie) après la décision de la FIA de passer à 6 cylindres en 2014, et sur l'arrivée assez controversée dans le milieu, de Gilles Simon comme directeur technique.
Craig Pollock cherche de l'argent. Ses prévisions budgétaires ont été bouleversées avec les changements réglementaires concernant la nouvelle motorisation.
Les équipes se plaignaient du moteur turbo 4 cylindres, jugé indigne pour la F1. Après discussions avec les équipes, la FIA a accepté le compromis d'un moteur 6 cylindres, qui entrera en vigueur non pas en 2013, mais en 2014. Les équipes ont donc plus de temps pour le concevoir et le bâtir.
« Les changements de motorisation de 4 à 6 cylindres ont été très difficiles, explique Pollock. Car nous avons déjà dépensé des millions pour faire un moteur de 4 cylindres. De passer en 6, ça veut dire qu'on doit recommencer à dépenser la même chose pour le 6 cylindres.
« Le plan d'affaires a changé aussi, ajoute Pollock. Car comme il y a 2 cylindres de plus, il y a un budget de plus nécessaire. Il y a certaines choses qu'on peut réutiliser, comme les technologies de combustion, tout ce qu'on a fait sur la recherche, mais c'est un moteur complètement neuf, car c'est un 4 en ligne ce n'est pas un V avec 6 cylindres, donc il y a des choses qu'on peut amener, mais ça va coûter 30 % de plus pour le V6. »
L'avantage qu'avait la structure PURE sur les autres constructeurs de moteurs depuis six mois dans la préparation du moteur n'existe plus. Surtout que l'arrivée du moteur a été reportée d'un an, en 2013.
« On a travaillé sur le 4 cylindres pendant 6 mois, ce n'est pas 100 % de ce financement qui est perdu. Une partie est perdue, admet-il. C'était un projet sur deux ans, maintenant c'est sur trois ans.
« On est au même stade que les autres motoristes. Ferrari, Renault et Mercedes doivent être au même stade que nous. On est en train de lutter pour produire ça un peu plus tôt que la concurrence. On est en train de finaliser le financement pour la troisième année. »
La structure PURE s'est enrichie de l'arrivée du concepteur de moteurs Gilles Simon, un fidèle de Jean Todt, président de la FIA. Il l'avait suivi de Ferrari à la FIA, et avait pris en main les discussions concernant le nouveau moteur turbo à venir avec les équipes. Il a choisi de se joindre à Craig Pollock avec la bénédiction de Jean Todt. Mais certains responsables dans les équipes s'inquiètent des informations qu'il pourrait transmettre à Pollock.
Craig Pollock se fait discret sur les discussions avec les équipes. L'ancien patron de BAR connaît trop le milieu pour s'aventurer dans de possibles alliances.
Comment croire que PURE pourra prendre sa place en F1 et trouvera preneur face aux grands constructeurs?
Avec l'arrivée de Gilles Simon à la tête de la cellule de dessin et développement, la structure PURE peut fonctionner à son rythme de croisière.
Craig Pollock aimerait maintenant savoir s'il sera seul à proposer une option aux grands constructeurs, soit un moteur indépendant, ou si d'autres entreprises seront intéressées par le défi.