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 Prost et le pompiste

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Prost et le pompiste Empty
MessageSujet: Prost et le pompiste   Prost et le pompiste Icon_minitimeMer 30 Déc - 19:26

En 1982, Alain Prost quitte le Castellet frustré. Deuxième du Grand Prix de France derrière son équipier Arnoux, le pilote Renault est stigmatisé comme mauvais perdant par le public hexagonal. C’est la première fissure entre le pilote forézien et l’écurie du Losange. Jusqu’à la goutte d’eau qui fait déborder le vase, sur la route de Saint-Chamond ...

L’année 1982 est très mouvementée ... grève des pilotes à Johannesburg, avant la manche d’ouverture de Kyalami, face au duo Ecclestone - Balestre, à peine allié suite aux accords Concorde (1981), brouille entre Pironi et Gilles Villeneuve à Imola, décès du Canadien à Zolder, mort de Ricardo Paletti à Montréal ...
En toile de fond, la lutte entre les moteurs turbos (Ferrari, Renault, BMW qui équipe Brabham) et le Cosworth atmosphérique (qui équipe McLaren, Tyrrell et Williams) fait rage dans le paddock.

Vainqueur à Kyalami, puis à Rio de Janeiro (sur tapis vert), Prost mène longtemps le championnat du monde. Mais Didier Pironi (Ferrari), lauréat à Imola et Zandvoort, et John Watson (McLaren Cosworth), vainqueur à Zolder et Detroit l’ont dépassé en ce mois de juillet.

Niki Lauda a aussi gagné, à Long Beach et Brands Hatch, tout comme Piquet à Montréal et Patrese à Monaco, où Prost a laissé échapper la victoire.

Pénalisé par de multiples abandons, Alain est frustré par la politique interne de l’équipe Renault. Plusieurs abandons sont dus au petit moteur à injection Renix, alors que le Marelli marche parfaitement. De façon inexplicable, le Renix est maintenu, Prost gaspille les points bêtement ...

Depuis son éclosion en 1981 par une splendide victoire à Dijon Prenois, le natif de Saint-Chamond domine copieusement son coéquipier René Arnoux.
Le Grenoblois, rejeté dans l’ombre de Prost, n’a plus gagné depuis le Grand Prix d’Afrique du Sud 1980.

En cette saison 1982, les vélléités d’Arnoux sur le titre n’ont plus lieu d’être. Trop loin au classement, il doit viser les victoires, au coup par coup.
Arnoux réalise la pole position, devant Prost, sur le circuit Paul Ricard, au Castellet.

Le tracé varois sied à merveille aux qualités des bolides du Losange. Les deux théières vont se disputer la victoire. Mais Gérard Larrousse, directeur de l’écurie française, a promis d’aider Prost dans la course au titre. Si un doublé Renault se profile, Larrousse demandera à Arnoux de s’effacer et de privilégier l’intérêt de l’équipe en s’effaçant devant son coéquipier.

La stratégie de l’équipe en sera d’autant avantagée. Arnoux partira, tel un lièvre, à l’attaque, se sacrifiant au besoin pour Prost, afin d’épuiser les Brabham BMW de Piquet et Patrese, rivales dont le moteur turbo manque encore de fiabilité, malgré le génie de Paul Rosche. Ainsi, Arnoux fera le jeu de Prost son coéquipier ...

C’est oublier que sous la visière du casque des pilotes, il y a un gladiateur, un combattant, qui ne vit que pour la victoire, seule récompense des terribles risques pris à haute vitesse ...

La preuve, les consignes d’équipes ne sont pas toujours respectées. Carlos Reutemann a ainsi désobéi aux ordres de Williams en 1981. A Rio de Janeiro (circuit de Jacarepagua), sous la pluie, le pilote argentin n’avait pas cédé le commandement à son équipier Alan Jones, champion du monde en titre. Bien des années plus tard, la Scuderia Ferrari de Jean Todt imposera à Eddie Irvine et Rubens Barrichello des consignes d’équipe visant à favoriser Michael Schumacher, qui n’avait pas besoin de cela pour gagner des titres mondiaux ...

Comme attendu, les Renault dominent donc sur le Paul Ricard. Arnoux mène devant Prost. L’interminable de disette d’Arnoux lui a donné un appétié de victoires digne de Gargantua. Grisé par la perspective de ce succès à domicile, Arnoux oublie ses promesses, sans que Gérard Larrousse ne lui en tienne rigueur ... il gagne donc sur le circuit méditerranéen, devant Prost et Pironi. Doublé Renault, triplé français, à cette époque glorieuse pour les pilotes tricolores (avec Laffite, Tambay, Jabouille, Depaillerégalement).

Prost et Arnoux utilisent des vertus différentes pour gagner. Le premier pilote avec discernement, le second avec panache.

En ne réconfortant pas AlainProst, alors que la course venait decontredire ce qui avait été convenu avant le départ, Gérard Larrousse ignore qu’il vient de plonger toute l’équipe Renault dans un guêpier inextricable ...

Sur le podium, Prost a le masque des mauvaises jours. Au goût amer de la défaite s’ajoute la vexation de s’être fait trahir par son coéquipier, mais surtout par sa hiérarchie.
Alain a raison sur le fond, mais tort sur la forme. Le linge sale se lave en famille, pas en public ... Son image de mauvais perdant va lui coller à la peau et affecter durablement sa popularité en France.

Comme Jacques Anquetil jadis, Prost sera jalousé, peu apprécié du public.

Pendant toute sa carrière, Prost sera victime d’injustices, et victime de son franc-parler.
En 1989 chez McLaren, à Imola, face à Ayrton Senna, auteur d’un pacte de non agression qu’il a lui même violé, au virage de Tosa. En 1990, à Estoril, chez Ferrari, où il se fait piéger au départ par Nigel Mansell.

A chaque fois, sa relation se dégrade avec son coéquipier mais aussi avec son directeur sportif(Ron Dennis puis Cesare Fiorio).

En 1993, il subit les foudres de la FIA. critiquant Max Mosley avant l’ouverture de saison, Prost ne reçoit sa superlicence qu’à Johannesburg, avant de gagner à Kyalami. Sévèrement puni par l’autorité sportive à Monaco et Hockenheim, Prost avouera plus tard que l’injustice de la FIA à son égard aura pesé lourd dans sa décision de tirer sa révérence (au moins autant que la lassitude envers la presse, et la froideur de sa collaboration avec l’écurie Williams Renault).

Déjà, à vingt ans, Prost avait prouvé son aversion pour l’injustice. Piégé par des équipiers du Belge François Goldstein, sacré champion du monde de karting en 1975, le Français avait cassé le nez du vainqueur à sa descente du podium!

L’épisode survenu sur le circuit provençal en 1982est la première fissure dans la relation Prost - Renault, avant le schisme, qui interviendra fin 1983, conséquence d’une amère défaite contre Brabham et Nelson Piquet pour le gain de la couronne mondiale.

En ce dimanche de juillet 1982, Prost ne reprend que deux points à Pironi, confortable leader du classement mondialavec 39 points. Prost rentre à Saint-Chamond retrouver son épouse Anne-Marie et son fils Nicolas (il ne partira vivre en Suisse, près du lac Léman, qu’en 1986).

Sur l’autoroute, il s’arrête prendre de l’essence. Le pompiste, visiblement spectateur de la F1, le confond avec René Arnoux, son coéquipier au sein du Losange ...

- Vous avez bien fait, Monsieur Arnoux. Ce Prost, quel petit con!

L’insulte du pompiste révèle la rupture entre Prost et le public hexagonal ... La cicatrice mettra des années à se refermer.Taxé de mauvais perdant, le Professeur prendra sa revanche en devenant quadruple champion du monde (1985, 1986, 1989, 1993) , à défaut d’être l’idole des foules, comme Gilles Villeneuve, Ronnie Peterson ou Ayrton Senna, pilotes au charisme inégalable...
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