Ler derniers champion du monde

Avec cinq pilotes sacrés champions du monde sur les six dernières saisons, la période actuelle en F1 est instable. Rester sur le trône est un exercice difficile ...

2004 M.Schumacher, 2005 Alonso, 2006 Alonso, 2007 Raikkonen, 2008 Hamilton, 2009 Button ...
Il existe beaucoup de pilotes talentueux actuellement en F1, mais pas facile de dominer sur le long terme.

Entre 1976 et 1982, la F1 avait connu sept champions en sept saisons, Hunt, Lauda, Andretti, Scheckter, Jones, Piquet et Rosberg ... avec tant d’autres pilotes de talent, Regazzoni, Peterson, Laffite ...

La fin de l’ère Lauda, en 1978, et la mort de Peterson, considéré comme le meilleur en valeur intrinsèque, avaient laissé le peloton orphelin d’un patron ...

Gilles Villeneuve, Carlos Reutemann, Nelson Piquet, Alan Jones, JohnWatson, Jacques Laffite, et des débutants prometteurs comme Alain Prost, René Arnouxet Elio de Angelis se disputaient ainsi le titre de roi de la F1 ...

La situation actuelle n’est guère différente ...

Fernando Alonso est souvent considéré comme le plus complet, entre vitesse pure, expérience, solidité mentale, capacité à fédérer son équipe et qualité de metteur au point

Lewis Hamilton est immédiatement passé du statut de rookie à celui de vedette incontestable, tout comme Sebastian Vettel. Alors que Kimi Raikkonen vient de quitter le plateau pour une année semi-sabbatiqueen rallye,et manquera à la F1, Jenson Button a rejoint le club des champions du monde. Son style pur, proche d’Alain Prost, et sa rapidité naturelle en font un pilote de grande classe. Le club des champions en activitéest donc occupé par trois membres éminents: Alonso, Hamilton, et Button.

Un club convoité par d’autres étoiles montantes, Nico Rosberg, Felipe Massa, toujours revanchard après le cruel épilogue de 2008 à Interlagos et son accident à Budapest, et Robert Kubica, le métronome polonais, excellent pilote qui commet très peu de fautes. Nick Heidfeld, lui, est une énigme, talentueux mais toujours bredouille après dix campagnes mondiales. Adrian Sutil est aussi prometteur, et voilà que Bruno Senna et Nico Hulkenberg débarquent en 2010. On verra de quel bois sont vraiment faits ces rookies.

Les prétendants au titre ne manquent donc pas entre les détenteurs des baquets des top teams... tous ces pilotes sont excellents, mais la dernière marche, celle franchie jadis par Fangio, Clark, Stewart, Lauda, Prost, Senna, et Schumacher demande une capacité à réitérer les exploits ... Mais le dénominateur commun à ces titans est un attachement viscéral à la victoire, aux lauriers de la couronne mondiale ...

Trois pilotes semblent toutefoisêtre les mieux placés pour prendre le pouvoir à long terme.

Le premier est Fernando Alonso. Le natif d’Oviedo est le plus expérimenté des stars actuelles du paddock. Double champion du monde, le voilà déterminé à vivre une aventure sur plusieurs saisons au sein de la Scuderia Ferrari, même si le risque d’ambiance volcanique existe en présence d’un autre Latin, Felipe Massa.

Gagneur né, Alonso n’a aucun défaut, excepté son impatience et son égocentrisme un peu trop développé. S’il parvient à canaliser cela, le Taureau des Asturies pourra rejoindre le club des triples champions du monde, voire beaucoup plus. Car sur le moyen terme, la puissance de feu de la Scuderia lui garantit une belleperspective de victoires.

Deuxième prétendant, Lewis Hamilton. En 2009, il a beaucoup mûri. Certes, l’erreur de Lesmo, à Monza, a prouvé que son péché mignon restait l’attaque à outrance. Le panache de Black Senna restecependant son atout majeur. D’une combativité sans égal, Lewis est un véritable lion en piste .. il ne lâche rien et ne perd pas de précieux dixièmes en route, comme certains pilotes qui ont tendance à flancher mentalement en cours de Grand Prix, bien que rapides sur un tour (on pense à Jarno Trulli, par exemple). De plus, il est chez lui à Woking. Fils spirituel de Ron Dennis, Hamilton a marqué son territoire dès 2007, face à Alonso, qui arrivait pourtant comme le pilote n°1. Mais l’homme au casque jaune a su exister. Face à Kovalainen,qu’il a outrageusement dominé, Hamilton a confirmé. Le prochain test s’appelle Button, et s’avère à la portée du champion du monde 2008. Seul point faible de Lewis, une certaine fébrilité en cas d’extrême pression ... comme un certain Michael Schumacher en son temps. Mais la star de McLaren a encore le temps de progresser, après seulement trois sans de F1. Autre point d’interrogation, la pérennité de l’écurie McLaren, qui sera privée du soutien de Mercedes dès 2011. Les flèches d’argent auront vécu. Quel sera le moteur de McLaren?

Le troisième pilote dont l’avenir pourrait se paver d’or est Sebastian Vettel. Le jeune Allemand, adoubé comme l’héritier de Schumi, a prouvé en 2009 qu’il avait l’étoffe d’un champion du monde. A lui de transformer l’essai en 2010, pour déjà, rejoindre Alonso et Hamilton au palmarès. Ensuite, étant donné sa marge de progression, Vettel pourra faire briller son étoile dans le ciel de la F1. Rapide comme l’éclair, plein de panache, l’Allemand est un gladiateur, tout comme Alonso et Hamilton. Il se bat avec la même énergie pour la victoire ou pour une septième place, contrairement à un Raikkonen, trop vite démobilisé. C’était le défaut majeur d’Iceman, en dehors de son manque d’intérêt pour la technique.

La lutte sera acharnée entre ces trois là. Leur appétit est digne de Pantagruel. Alonso et Hamilton ont les mêmes motivations. Lewis a lancé un défi à Fernando sur les dix prochaines années, comptant sur la rivalité éternelle entre Ferrari et McLaren. Ils veulent tous les deux égaler (au nombre de titres), leur idole commune, Ayrton Senna, avec trois couronnes. Jamais rassasiés, l’Anglais et l’Espagnol se respectent et veulent chacun prouver à tous que le titre subjectif de meilleur pilote leur revient. Quant aux sept couronnes de Schumi, elles paraissentêtre un Everest inaccessible, tant la concurrence est intense dans la génération actuelle.

Quant à Vettel, il veut se faire un nom et se défaire de l’ombre pesante de Michael Schumacher. Les médias allemands attendent beaucoup de ce jeune homme si précoce, plus jeune vainqueur de l’Histoire, à 21 ans et 2 mois, à Monza, en 2008.

Ces trois pilotes se ressemblentbeaucoup, combatifs, adroits sous la pluie. Alonso possède l’avantage de l’expérience et de la maturité. Si jamais Kubica rejoint un top team, le trio pourrait devenir quatuor.

Quant aux équipiers respectifs d’Alonso, Hamilton, et Vettel, c’est à dire Massa, Button et Webber, nous leurs souhaitons bien du courage en 2010face à ces tigres qui ne rêvent que d’une chose ... vassaliser le reste du plateau et se montrer digne du titre de roi de la F1, vacant depuis 2006 et le départ du Kaiser Schumacher, auteur d’une course d’adieux exceptionnelle sur l’autodrome Carlos Pace d’Interlagos.