Lotus

Au sein des nouvelles écuries du plateau du championnat du monde de Formule 1, malgré son nom prestigieux (7 titres mondiaux) Lotus fait figure de petite dernière. Contrairement à Manor et Campos qui étaient déjà solidement implantées dans des championnats internationaux de monoplaces (F3/GP2) et à USF1 qui s’adosse à un tissu industriel fort et hautement spécialisé dans la conception et la fabrication de bolides de course, en Caroline du Nord, Lotus ne payait pas de mine en début d’année.



Personne n’attendait l’écurie qui bat désormais pavillon Malais. Lotus semblait démembrée et trop souvent muette sur les circuits ; celle qui ne semblait pas avoir les compétences ni le personnel pour frapper à la porte du pinacle du sport automobile a entrepris d’aller chercher le savoir-faire là où il se trouve en masse : dans les top teams ou dans les archives prestigieuses de la Formule 1. Mike Gascoyne (ex directeur technique Jordan, Renault, Toyota et Force India) est aux manettes. En provenance de Ferrari, une ancienne figure de proue de la Scuderia, Claudio Berro, ainsi que Dany Bahar (respectivement ancien directeur sportif de Ferrari puis directeur général des Speedcar Series et ancien responsable commercial de la Rossa). Avec eux, le Canadien Gino Rosato, qui quitte Ferrari pour être promu au poste de vice-président de Lotus Cars.



Au micro de Radio Canada Sports, le Québécois insiste sur la différence entre le groupe Lotus et le noyau dur qui constitue l’écurie de course… auquel il n’accorde pas une confiance aveugle. Mieux, le nouveau vice-président du groupe estime que Lotus devra s’impliquer personnellement dans le projet afin qu’il voie le jour dans de bonnes conditions. 2010 ? C’est trop tôt ! « Cette histoire de F1, j'ai fortement conseillé, avec d'autres personnes, que c'était un peu suicidaire d'aller en F1 comme ça. Je crois que Dany Bahar a voulu rester à l'arrière-scène pour l'instant, pour essayer de comprendre dans quelle direction on doit se lancer. La seule chose qu'on a aujourd'hui, c'est un licencing agreement. L'équipe F1 Lotus aujourd'hui, c'est quelqu'un qui, il y a 10 mois, a acheté un nom. Nous, comme entreprise, on n'est pas encore impliqué. »



« On n'a pas de contrôle direct, ajoute-t-il. C'est du monde qui a d'autres idées que nous. Dany Bahar connaît les enjeux de la F1. Assis ensemble, on a vite compris que c'était mieux de commencer dans d'autres séries, de se former doucement que de partir comme un gros boum et se retrouver par terre. Mais on a dans nos plans de rentrer en F1 et de faire ça comme il faut. Pour l'instant, ce n'est pas dans nos plans. »



« Il faut à court terme retrouver la F1, car c'est encore en F1 que je me trouve le plus à l'aise. On a officiellement engagé aujourd'hui (lundi) Claudio Berro comme directeur sportif. Bizarrement, c'est lui qui m'a engagé il y a 15 ans. Aujourd'hui, c'est moi qui l'engage. C'est l'ascenseur qui est renvoyé. Il a vraiment l'expérience pour. Ensemble, on pourrait bâtir une bonne équipe de F1 si l'occasion se présente, précise-t-il. Mais pour l'instant, on met le pied par terre et on avance comme il faut. Nos plans immédiats, c'est l'IndyCar, Le Mans et, humblement, une série GT. »