Couvé par Helmut Marko et Dietrich Mäteschitz, idolâtré par Adrian Newey et Christian Horner, Sebastian Vettel doit s’émanciper. Sepang aurait du signifier pour le triple champion du monde une victoire à la Pyrrhus, mais il n’en fut rien. L’épée de Damoclès n’est jamais tombée sur Vettel, lequel continue d’éclipser sportivement et plus encore politiquement son coéquipier australien Mark Webber. Non content d’imposer sa férule à Webber le samedi presque systématiquement, l’Allemand a franchi le Rubicon le dimanche, forçant le passage pour aller conquérir un succès dont il avait un besoin viscéral.
Reste à savoir si le management de Red Bull aura le cran d’engager Kimi Raikkonen pour former une Dream Team. Avec deux taureaux dans l’arène, qui d’Iceman ou de Baby Schumiporterait le premier l’estocade à son coéquipier? Impossible à dire, tout comme dans un potentiel duel face au troisième taureau, celui des Asturies, alias Fernando Alonso, la Némésis de Sébastian Vettel, son miroir inversé: un palmarès qui ne progresse pas sur le plan des couronnes mondiales, mais une aura qui ne cesse de grandir tant l’Espagnol force l’admiration dans un contexte moins favorable que chez Red Bull