Parris Mullins, l'homme qui parlait au nom de Chad Hurley lors des tentatives de dernière heure pour sauver US F1, compte toujours faire sa place en Formule 1. Cependant, son approche sera différente cette fois, c'est-à-dire plus conforme à ses idéaux.
Malgré l'appui financier du co-fondateur de YouTube, Mullins n'a pas réussi à trouver un terrain d'entente satisfaisant. Sa conclusion suite au débâcle US F1 est celle-ci : on ne peut démarrer une nouvelle écurie sans rencontrer des problèmes importants, sinon insurmontables.
"C'est certainement un sujet qui sera longtemps débattu en attendant de trouver une solution pratique, mais personnellement, vu l'état actuel du sport et de ses règlements, je crois que démarrer une équipe compétitive à partir de zéro est simplement impossible", l'Américain a expliqué à Autosport.
"Ce sport est fait de savoir et vous devez y appliquer l'expérience accumulée lors d'années passées à rivaliser dans ce sport", ajoutait-il. Mullins a révélé qu'il fait partie d'un nouveau projet visant à intégrer la catégorie reine, un projet qui n'a aucun lien avec celui mis en marche par un groupe qui serait composé d'anciens membres de US F1.
Mullins cherche plutôt à imiter une approche qui semble bien fonctionner : "Un exemple d'un concept ayant du potentiel, c'est celui de Renault, qui a vendu une part majoritaire à Genii Captal. Nous pourrions voir d'autres situations de ce genre dans le futur, que ce soit un groupe de gens ayant de l'expérience en F1 faisant défection d'une équipe pour prendre le contrôle du capital d'une autre, ou que ce soit simplement un sponsor d'importance qui le fasse, ou un groupe d'investisseurs achetant une équipe. J'explore toutes ces options."
"Je crois que la situation Honda/Brawn de l'année dernière est un excellent exemple", élaborait Mullins au cours du même entretien. Red Bull (anciennement Jaguar), Force India, (anciennement Spyker) et Toro Rosso (anciennement Minardi) font aussi partie de ses exemples.
Il dit avoir retenu plusieurs leçons de la saga US F1. Le grand cirque est beaucoup plus accueillant qu'il ne s'y attendait, mais côté affaires, il ne s'associera plus à des gens ne sachant pas comment déléguer. Il a d'ailleurs été très critique envers les patrons de la défunte équipe américaine.
"Aucun d'entre nous ne s'était engagé à travailler sous une dictature, et c'est ce qui est effectivement arrivé", racontait Mullins. "Beaucoup de fausses promesses ont été faites, non seulement aux fans mais au sport lui-même, et aux employés. C'est une chose d'avoir des rêves et des espoirs, mais il doit y avoir une feuille de route et une structure. Il n'y en avait pas."
Et même s'il dit être prêt à assumer le rôle qu'il faudra pour que le nouveau projet aboutisse, il ne cache pas son désir d'être nommé patron d'écurie, comme Luca di Montezemolo, Ron Dennis et Christian Horner l'ont fait à son âge. La F1 demeure "son rêve", mais le projet sera "beaucoup plus réaliste". S'il souhaite néanmoins conserver une certaine identité américaine, l'approche sera mondiale et il ne sera pas question d'une base unique établie aux États-Unis.
Quant à son ami Hurley, pour l'instant il ne peut s'impliquer puisque certains dossiers US F1 doivent encore être réglés, mais Mullins espère qu'il le rejoindra pour effectuer une autre tentative pour emmener les États-Unis en Formule 1, mais "de la bonne façon", avec une équipe internationale et des sponsors déjà intéressés.
Puisque le projet de Mullins n'est pas basé sur la création d'une nouvelle équipe mais plutôt sur une association avec une écurie existante, il espère signer une entente à temps pour le championnat 2011. "Mais ça prendra le temps qu'il faut", souligne-t-il.